L’art de la thérapeutique manuelle est ancien : je tiens en haute estime ceux qui l’ont découvert, comme ceux qui, de générations en générations, me succèderont et dont les travaux contribueront au développement de l’Art naturel de guérir.
Hippocrate (435 av. J.-C.)
1.Héritage de l’humanité
L’art de soigner avec les mains remonte à la nuit des temps. D’Asklepios à Ambroise Paré, (rebouteur et père de la chirurgie moderne – 1509-1590), on trouve toujours la trace de ces techniques indispensables au bon maintien du corps.
L’espoir d’Hippocrate, cité en épigraphe, a souffert mille et une vicissitudes au cours des siècles. Combattues plus souvent qu’à leur tour, dénigrées, voir interdites, les techniques mécanistes ont pourtant survécu jusqu’à nos jours. Leur résurgence à toutes les époques de l’espèce humaine atteste de leur besoin et témoigne de leur universalité. Transmises par la tradition orale, la plupart de ces techniques ont commencé à être décrites par les auteurs de la fin du XIXe siècles ou au début de celui-ci.
L’Étiopathie comme méthode de recherche et de traitement s’inspire à la fois de l’empirisme des techniques ancestrales du reboutement mais aussi de l’approche systémique du fonctionnement du corps humain. C’est en les analysant à l’aide de données actuelles de la biomécanique articulaire que l’étiopathie les a ordonnées dans un contexte mécaniste rationnel. Nombre de ces techniques ont été perfectionnées, voir modifiées dans leur conception, grâce aux acquisitions actuelles de l’arthrologie cinétique.
2. Des rencontres marquantesParcours du fondateur de l’étiopathie
Christian Trédaniel a été l’assistant du Dr André de Sambucy, un pionnier de la médecine manuelle en France, pendant quatre ans. Il a ensuite passé deux années à l’hôpital du Val-de-Grâce en tant qu’assistant du professeur Yves Coirault. En 1958, il s’est perfectionné aux États-Unis, où les techniques manuelles de la chiropractie étaient plus avancées qu’en Europe. Là-bas, il a constaté que même les spécialistes des meilleures écoles ne pouvaient expliquer l’efficacité des traitements manuels.
Cependant, des divergences méthodologiques fondamentales sont apparues entre l’ostéopathie américaine de Still et les travaux de Trédaniel. Observant et analysant l’efficacité empirique des techniques de reboutements ancestraux, Trédaniel a élaboré sa propre méthode. Il a cherché à expliquer cette efficacité en s’appuyant sur l’anatomie et la physiologie classique, voyant dans ces techniques le potentiel pour une méthode de soin plus générale.
Pour sa méthode, il créera et déposera le terme « Étiopathie » en 1963.
Il publiera la première édition des « Principes Fondamentaux pour une médecine Étiopathique » en 1979.
Source : dossier de presse *étiopathie, dès aujourd’hui la médecine de demain*, IFE 26/07/2013
3. Collège d’étiopathie de Genève - fin du XXième siècleL’étiopathie évolue en Suisse
Dans les années 80, Christian Trédaniel continue de développer la médecine manuelle en Suisse, en collaboration avec ses confrères M. Aemmer, Altieri, Dunant, Hausman, Lapertoza, Moratel, Savoy, Laudon, Viret, Micard, etc. au sein du Collège d’étiopathie de Genève.
Ce colloque décortiquera les travaux et techniques manuelles transmises par C. H. Downing, W. F. Strachan, W. J. Walton, J. H. Eimerbrink, B. E. Laycock, H. H. Fryette, J. Janse, R. H. Houser, B. F. Wells, D. Heilig, P. S. Moran, N. A. Pruzzo, W. J. Sutherland.
Suite à ces études, Charles Aemmer publie en 1983 « Le manuel des techniques mécanistes du système locomoteur et périphérique » aux éditions Étiosciences SA, Genève.
Il présente ce livre comme un« hommage déférent à l’Art mécaniste, puisse cet ouvrage plaider l’étiopathie par l’édification de tous ceux qui la servent. »
Cet ouvrage, fréquemment mis à jour, reste une référence majeure pour l’enseignement des manipulations mécanistes périphériques dans toutes les facultés d’étiopathie aujourd’hui.