« Les hommes qui souffrent ont des droits sur nous :
Ils ne comprennent pas que des questions de personnes, d’écoles ou de dogmes les privent de ce qui pourrait leur apporter guérison ou soulagement. »Professeur R. LERICHE
Cet article n’est pas une communication officielle de l’étiopathie. Je vous présente ces informations à titre personnel, car elles sont récurrentes lors des conversations autour de l’étiopathie et des questionnements des patients. Ces réflexions sont le fruit de mes années d’expérience, d’études et de pratique. Elle n’engagent que ma vision des choses. Bonne lecture à vous, Antoine Bitaubé.
Trouvant ces mots fort à propos, ceux-ci serviront d’introduction à cet article :
22ième Séance du grand conseil de l’état de Genève - du 29.05.1997 e - P 1112ADiscours de M. Jean Opériol
Je trouve intéressant de relever que les étiopathes démontrent, depuis trente ans, leur aptitude à s’occuper de certains problèmes de santé. Hormis le nombre important de patients reçus, l’intérêt de la discipline réside dans le genre des affections soignées. Ce sont des troubles fonctionnels face auxquels la médecine traditionnelle est bien souvent démunie. Dans ces cas, l’étiopathie propose des solutions simples, efficaces, rapides, sans effets secondaires indésirables et peu onéreuses. Souvent, il est même logique de commencer avec cette thérapie avant de se soumettre à des examens exploratoires, longs et coûteux. L’étiopathie est une technique préventive de choix. Les étiopathes occupent une place spécifique et incontournable dans le paysage sanitaire genevois; ils ne remplacent personne et personne ne les remplace. Les étiopathes prodiguant des soins d’une qualité d’ores et déjà reconnue, il faudra, tôt ou tard, leur octroyer un statut digne du service qu’ils rendent à la collectivité.
La place de l'effetPlacebo
Tout le monde connait l’effet placebo. Il est légitime de se demander à quel point l’étiopathie en est. Il n’y a pas d’étude médicale sur le sujet, mais nous bénéficions du retour des patients. L’étiopathie étant peu connue, nous avons la « chance » dans ce cas précis d’être la dernière roue du carrosse. Bien souvent nos patients ont déjà tous consultés plusieurs médecins, médecins du sport, physiothérapeutes, ostéopathes, chiropracteurs, avant de venir chez nous pour traiter de leur problème. Si le résultat est différent, c’est bien en toute logique qu’il a une différence réelle entre les pratiques et leurs approches respectives.
Ce qui est confortant, ce n’est pas un cas précis, mais c’est l’ensemble des patients traités sur toutes ces dernières années et leurs retours respectifs. Nous soignons des patients dont l’âge des pathologies diffère autant de la veille que de vingt années auparavant. Entre le fait que les patients aient consultés bon nombre de praticiens avant nous, et la temporalité entre l’apparition du problème à régler et le moment où le problème est réglé, ces deux éléments réunis nous montrent que nous sommes dans le vrai. Au vu le nombre de cas traités selon ces éléments, il est tout bonnement impossible que ce soit le fruit du hasard si les patients sont soignés après quelques consultations d’étiopathie. Si l’effet placebo avait un quelconque rapport avec la guérison du patient, il serait vraisemblablement rentré en matière beaucoup plus tôt lors du parcours médical, voir de l’errance médicale du patient.
Peu importe donc pour les patients que l’étiopathie « ne soit pas prouvée scientifiquement », argument si cher aux détracteurs ou à la concurrence, car seul le résultat compte. L’acte thérapeutique mécaniste a été, et restera toujours nécessaire pour corriger certains troubles mécaniques et fonctionnels. Rien à l’heure actuelle ne saurait se substituer à la précision de la main pour traiter ce genre d’affection.
"Prouvé scientifiquement"
Nous n’avons pas d’études scientifiques prouvant l’efficacité de l’étiopathie. Il y a trop peu d’étiopathes et les études et parutions scientifiques sont très couteuses à mettre en place. Ainsi donc l’étiopathie est estampillée « non prouvée scientifiquement », « médecine non-conventionnelle ». L’étiopathie dans le canton de Vaud par exemple n’est pas officiellement reconnue mais « tolérée pour services rendus à la population ». La médecine conventionnelle, elle de son coté ne peut pas se permettre de valider des choses qui ne soient pas prouvées scientifiquement, c’est légitime. Cela explique pourquoi la médecine conventionnelle, à un niveau politique, ne peut pas reconnaitre l’étiopathie.
Néanmoins, en pratique, les médecins et spécialistes, à titre individuel, collaborent fort souvent et heureusement pour le bien et la guérison des patients.
Technologie actuelleMoyens d'investigation
Si nous travaillons sur un lumbago ou une sciatique qui est de notre indication, il est fréquent de ne rien déceler à l’imagerie médicale (radio, IRM, etc.).
Car nous, étiopathes, travaillons sur la structure pour corriger des troubles fonctionnels. Lors d’un lumbago, c’est « le corps qui décide de verrouiller le bas du dos pour se protéger », il n’y a rien de « coincé physiquement » ou de « visible mécaniquement » à l’imagerie. Je pense que les effets des techniques mécanistes touchent à la neurologie fonctionnelle (elles interagissent avec des réactions de défenses acquises neuro-musculaires et neuro-vasculaires), et que pour étudier notre mode d’action, il faudrait non pas une image fixe, mais enregistrer et comparer les chemins neurologiques fonctionnels métamériques empruntés en fonction, ou non, des demandes motrices. Ce genre d’analyse n’existe pas à l’heure actuelle, nous ne pouvons donc pas comparer l’avant/après traitement de manière « visible » sur un examen.
Il y a fort à parier que dans le futur, nous aurons enfin des moyens d’investiguer sur pourquoi le traitement mécaniste est efficace dans ce genre de pathologie. A titre d’information, un neurone peut se connecter jusqu’à 5000 autres neurones. Il y a donc plus de possibilités de connexions entre les neurones d’un individu que d’étoiles dans l’univers. La technologie actuelle n’est pas au stade, à ma connaissance, de pouvoir traiter tant d’informations pour déceler ce genre de troubles fonctionnels.
La recherche médicale étant plus financée par la pharmaceutique que par les états, ce genre de recherche scientifique médicale fondamentale n’est pas une priorité, car ne rapporterait rien à grande échelle. Au mieux diminuer le coût de la santé publique, mais sans validité scientifique, c’est indéfendable, et donc qui paierait pour ces études ? S’il en va de la qualité de vie des patients, toutes les pathologies que nous soignons ne mènent pas les patients vers la mort, fort heureusement. Elles mènent néanmoins très probablement aux hernies discales et à l’arthrose prématurée. La recherche sur le sujet n’est donc vraiment pas une priorité pour tous les acteurs officiels. Seuls les étiopathes ou les thérapies mécanistes auraient intérêt dans de telles études.
Comme nous disions lors de l’article précédent : Quelle que soit la base théorique, la finalité d’une thérapie manuelle mécaniste reste la technique manuelle. Chaque praticien, en tant qu’individu, acquiert ses compétences en fonction du nombre de cas traités et de leur diversité, lors des années de pratique. Par conséquent, il est impossible que deux praticiens soient identiques dans leur pratique, malgré des formations similaires. Chaque praticien acquiert ses compétences propres.
En raison de ces particularités : compétences variables entre les praticiens, financement et absence de moyen technique pertinent d’analyse des effets, les thérapies manuelles ne semblent pas compatibles à l’heure actuelle avec les études randomisées et les statistiques fréquentistes qui permettraient de valider quelque chose scientifiquement parlant.